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Il nuovo Museo della Moneta e la fruizione dei materiali della Banca Centrale di Tunisia

di Ahmed Fitouri * (abstract)

Présentation du Musée de la Monnaie

Ici vous êtes en plein cœur de Tunis au Musée de la Monnaie de la anque Centrale de Tunisie, inauguré par son excellence Mr. Le Président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, le 15 novembre 2008 à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Banque Centrale de Tunisie.

La lecture de l’histoire du monnayage du musée commence à gauche du visiteur commençant par l’ère punique datant de 450 ans A. J.C et se terminant dans un espace destiné à l’époque contemporaine. Les bannières pendantes du ciel étoilé guideront vos pas et vous assisteront dans votre recherche.

Il nous est agréable de vous faire savoir que ce prestigieux édifice est sur le plan du génie civil et de la scénographie l’œuvre du know-how tunisien. Par ailleurs, le trésor qui défile sous vos yeux est en majeure partie un don offert par l’historien émérite tunisien Hassen Hosni Abdelwaheb qui au début de la création de la Banque Centrale de Tunisie en 1958 l’a offert au premier Gouverneur de la Banque Centrale feu Hédi Nouira.

Le rez-de-chaussée réservé essentiellement à l’exposition du trésor monétaire du musée est doté d’une boutique où des pièces de monnaie et des billets de banque démonétisés sont mis en vente au public.

Bienvenu au Musée de la Monnaie et bon voyage à travers le temps et les civilisations qui vous dévoilent leurs secrets gravés sur les pièces de monnaie.

Carthage qui était à la tête d’un vaste empire qui comprenait l’ouest de la Sicile, la Sardaigne et une partie de l’Espagne n’adopta la coutume de la monnaie qu’assez tard par rapport aux autres cités méditerranéennes. Ses premières monnaies frappées entre 410 – 390 av.J-C. étaient destinées à la solde des mercenaires, pendant la guerre contre Syracuse. En témoigne la légende MHNT qui veut dire en carthaginois, quartier général. Au IV s. av. J-C., ses émissions étaient devenues très abondantes. La plupart des pièces en argent furent frappées en Sicile pour des besoins militaires, alors qu’un merveilleux monnayage en or fut émis par l’atelier de Carthage. Egalement des numéraires en bronze furent frappés pour le besoin des transactions quotidiennes.

Dans leur typologie, les pièces carthaginoises étaient dans une grande mesure de style grec.

Les numides épigones des carthaginois, se sont détachés de la suzeraineté de ces derniers au cours de la deuxième guerre punique. Apparurent ainsi, deux royaumes, celui des numides de l’Est, les Massyles et, celui de l’Ouest, les Massaesyles. Ces derniers frappèrent leur première monnaie autonome sous le roi Syphax en 212 av.J-C., à l’effigie de celui-ci. Les Massyles émirent leur première pièce à l’effigie du roi Massinissa en 208 av.J-C.

Le retard dans l’adoption de la monnaie par les Numides, ne veut nullement dire qu’elle leur était étrangère, puisqu’ils utilisèrent les numéraires puniques tel que le prouvent les trouvailles. D’autant plus que les effectifs de l’armée carthaginoise étaient en grande partie des numides. Ajoutons à ceci le rôle important joué par les Carthaginois dans les transactions et pratiques commerciales en pays numide.

La chute de Carthage en 146 provoqua un changement complet dans le monnayage africain. Les ateliers numides ont continué à émettre des monnaies mais selon le système romain.

L’atelier d’Utique, siège du propréteur, a frappé dans un premier temps, des monnaies à types et légende puniques. Avec l’Empire, à côté de celui d’Utique, des ateliers provinciaux entrèrent en fonction, tels, Colonia Iulia Pia Paterna (Kelibia), Hadrumetum (Sousse), Lepti Minus (Lamta), Thapsus (Bekalta).

L’Atelier de Rome continua à irriguer l’Afrique en numéraires. Il faut attendre la fin du III s. pour assister à la remise en activité de l’atelier de Carthage, à l’époque de Dioclétien.

En 429 les vandales débarquèrent en Afrique et installèrent en 439 un royaume à Carthage. Ils ont trouvé en Afrique un milieu où la monnaie était assez largement répandue. Au début, leur premier roi, Genséric (439 – 477) a gardé les mêmes monnaies romaines émises à Carthage avant d’introduire des types nouveaux. Mai pièce ne porte le nom de Genséric. En revanche, à partir de Gunthamund (484 – 496), sera frappé un monnayage d’argent et de cuivre. Chaque roi jusqu’à Gélimar (530 – 533) frappe une série complète de dénominations comprenant deux pièces en argent, l’une 50 « derniers » (1 g puis 1.80 g), l’autre de « 25 derniers » et une pièce de cuivre de 0,5 g au moins (nummus). Il s’agit de monnaies datées. Souvent, sur les revers de ces pièces, à côté des légendes, apparaît « l’année de Carthage » ou l’année du règne d’un dynaste.

Avec la reconquête byzantine, le système vandale fut adopté. Il fut complété et adapté, dans la mesure où, à partir de 537, l’atelier de Carthage, siège de la nouvelle préfecture d’Afrique, commença à frapper de l’or. On peut dire que sous les Byzantins, l’atelier monétaire de Carthage retrouva une ampleur et un niveau d’activité qu’il n’avait plus connu depuis l’époque punique.

L’Afrique byzantine « Africa » devenue, avec la conquête arabe, l’Ifriqiyya (la Tunisie actuelle), a connu une histoire politique riche et complexe, reflétée par les monnaies émises. Depuis la conquête définitive, en 698, jusqu’à l’établissement des Ottomans en 1574, l’Ifriqiyya était, d’abord, sous contrôle des califats umayyâdes puis abbâside, pour être, ensuite, gouvernée par plusieurs dynasties locales autonomes : les Aghlabides (800 – 908), les Fâtimides (909 – 973), les Zirides (973 – 1148) et enfin les Hâfsides (1228 – 1574), après une période de transition.

Les premières monnaies d’Ifriqiyya imitèrent les monnaies byzantines frappées dans l’atelier de Carthage au type d’Héraclius, mais les symboles chrétiens furent transformés. Le dinar et ses subdivisions (1/2 et 1/3) adoptèrent ensuite un nouveau type aniconique avec une légende, sur les deux faces, en latin. Enfin, à partir de 97/715, elles deviennent bilingues (à légende arabe au champ et latine au marge). Il fallut attendre l’an 720 pour qu’elles adoptent enfin le type réformé du calife cAbd al-Malik, avec un caractère exclusivement épigraphique : une légende arabe sur les deux faces, portant la profession de foi islamique, ainsi que la date en hégire, et sur les dirhams, outre ces deux éléments, le nom de l’atelier monétaire, l’Ifriqiyya. A l’époque abbâside, furent ajoutés au type habituel de légende les noms des différents gouverneurs. Les aghlabides, quant à eux, ajoutèrent à leur monnayage, outre le nom de l’émir et parfois celui du fonctionnaire en charge de la frappe, le sigle ghalaba ; devise des aghlabides.

* Directeur Conservateur du Musée de la Monnaie de la Banque Centrale de Tunisie

Numismatique et histoire de la monnaie en Tunisie

Numismatique et histoire de la monnaie en Tunisie

Numismatique et histoire de la monnaie en Tunisie

L’ouvrage « Numismatique et histoire de la monnaie en Tunisie » offre une vue d’ensemble de l’histoire monétaire de la Tunisie et l’inscrit plus généralement dans la globalité de son contexte historique.

Cet ouvrage, dont la publication coïncide avec la célébration du cinquantenaire de la Banque Centrale (novembre 2008) est composé de trois volumes:
Tome I: l’antiquité (335 pages)
Tome II : les monnaies Islamiques (343 pages)
Tome III : la monnaie contemporaine (279 pages)

Langue: Français

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